Concept PROTECTION-ADAPTATION

Avec l’autorisation de l’auteur

Bonjour à tous.

Aujourd’hui nous allons aborder un des nombreux Concepts-Innovants développé par La Clinique du Coureur. Le concept PROTECTION-ADAPTATION. Nous allons tout d’abord décrire ce concept et ses fondements, puis nous détaillerons en quoi cela ne concerne pas que le coureur mais peut s’extrapoler à bien des pathologies. La notion de protection –adaptation renvoie directement à deux postulats de départ qui sont :

« Trop protéger, c’est affaiblir …. exposer graduellement, c’est renforcer »
« Le corps s’adapte dans la mesure où le stress appliqué n’est pas plus grand que sa capacité d’adaptation. Quantifier quotidiennement le stress mécanique appliqué sur le corps est la meilleure manière d’éviter des blessures. ». Soit la définition de la Quantification du stress mécanique.

 

PROTECTION

Lorsque l’on se blesse, une phase initiale de mise au repos de la zone lésée est nécessaire afin de :

  • Permettre l’inflammation qui comprend : l’arrivée d’agents de nettoyage de la lésion, l’évacuation des débris tissulaires issus de cette lésion ainsi que l’apport d’éléments qui initient la réparation.
  • Ne pas aggraver la lésion d’un tissu qui vient d’être fragiliser

Durant cette phase, la douleur est nécessaire car elle va vous dire ce que vous pouvez faire et ne pas faire, ce qui risque d’aggraver la lésion…

Qu’entend-on par protection ?

C’est l’ensemble des moyens externes et internes que l’on va mettre en œuvre pour permettre cette phase initiale.

Cela comprend :

  • La cessation de l’activité douloureuse et la mise au repos relative de la zone touchée : immobilisation d’une articulation
  • Utilisation de moyens externes pour forcer cette mise au repos : plâtre, attelle, strapping, béquillage…
  • Diminution plus fine des contraintes : utilisation temporaire de chaussures plus maximalistes ou avec un Drop plus important en cas de tendinite d’Achille en phase aigüe, certaines orthèses plantaires très efficaces sur le court terme par exemple

CEPENDANT, cette phase initiale dure généralement 48-72 heures maximum.

Très rapidement, nous observons une réduction des signes d’inflammation qui sont : la rougeur, chaleur, gonflement, douleur au repos, douleur la nuit, raideur, douleur voir impotence fonctionnelle majeure au lever. Au fur et à mesure ou ces signes régressent naturellement, nous devons diminuer ces protections et augmenter progressivement ce qui favorise les adaptations. Mais les adaptations à QUOI ?

ADAPTATIONS aux contraintes mécaniques !

  • Un muscle est fait pour produire de la force : nous allons donc faire progressivement travailler ce muscle
  • Un tendon est fait pour transmettre une force : nous allons donc progressivement le remettre en contrainte à travers la marche, la course, du renforcement…
  • Un ligament est là pour contrôler et guider la mobilité d’une articulation nous allons donc progressivement remettre en mouvement cette articulation
  • Etc…

Dans la recherche d’adaptations, comme vous pouvez le voir ci-dessus, les modalités actives, c’est-à-dire utilisant l’auto-traitement et les exercices seront largement privilégier. Dans toutes ces étapes ce qui doit vous guider, c’est votre réponse symptomatique c’est-à-dire, la douleur ou gêne et les signes témoignant d’une contrainte trop importante par rapport à ce que votre organisme peut supporter à l’instant T. Ceci constitue la Quantification du stress mécanique au cœur de la recherche d’adaptation et donc de consolidation, cicatrisation et renforcement de la structure !

Rappelez-vous ce petit schéma qui traduit le fait que la mise au repos et la protection trop prolongée conduit à la désadaptation. Ainsi, plus vous utiliserez longtemps ces éléments, plus votre corps en sera dépendant et plus il faudra être progressif pour s’en passer.

Bien souvent, il est préférable d’enlever les éléments de protection précocement mais PROGRESSIVEMENT. La diminution progressive de ces protections constitue déjà une remise en contrainte progressive. Dans cette dualité entre PROTECTION et ADAPTATION la recherche d’une évolution LINÉAIRE et unidirectionnelle est idéale !

Cependant parfois de par les événements de la vie quotidienne, les contraintes professionnelles… nous pouvons être exposés à des contraintes inhabituelles bien supérieures à ce que notre corps peut supporter et à notre stade de récupération. Dans ces cas-ci et uniquement, l’utilisation PONCTUELLE d’éléments de protection peut être faite mais elle ne doit pas devenir régulière car si elle est régulière, c’est qu’il sera préférable de renforcer votre corps à gérer cette contrainte plutôt que de l’en protéger.

Ainsi, cela peut permettre d’extrapoler ce concept à bien des situations :

Orthèse de genou

Ceinture lombaire : la port de façon ponctuelle est tout à fait indiqué pour réaliser une tâche que vous savez inhabituelle et à laquelle vous savez que vous n’êtes pas préparé : déménagement, activité de jardinage survenant une fois tous les 6 mois…

Écharpe et problème d’épaule

Collier cervical

Plâtre

De façon  très extrapolée, dans la situation sanitaire actuelle, la question peut être posée quant à la dualité et la place donnée entre les protections externes contre certains agents pathogènes d’un côté et le renforcement individuel de chacun pour y faire face de l’autre (en agissant sur son hygiène de vie, son alimentation, l’activité physique, le sommeil et ses facteurs de risque).

William

 

Références :

Dubois, B., Berg, F., 2019. La clinique du coureur: la santé par la course à pied. Mons.
Schéma protection-adaptation : https://lacliniqueducoureur.com/coureurs/apprendre/outils-educatifs/outils-educatifs/conseils-generaux/conseils-generaux/

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